Quel est l'apport du pauvre à notre société ? La première chose qu'il faut avoir présente à l'esprit, c'est que les moteurs naturels du monde actuel sont la consommation de masse et la croissance.
Les riches dépensent beaucoup, mais pour des produits luxueux: leur vente rapporte en général une grande marge bénéficiaire, mais ne crée pas réellement un grand flux de production et donc de croissance.
Les pauvres, eux, sont les "turbo" de la croissance: prenons une famille de base, 4 personnes. Les deux parents travaillent: le père fait les 3X8 comme ouvrier d'une industrie, la mère a deux emplois: le matin, employée de nettoyage dans une clinique privée, caissière d'une superette locale en début de soirée en appoint lors des heures de pointe. Leurs revenus cumulés sont d'environ 1600 euros mensuels. La saine fatigue qu'ils ressentent après le travail les incite au repos une fois qu'ils sont rentrés à la maison, ce qui leur permet de se rendre le cerveau disponible aux publicités diffusées sur TF1. La convivialité du repas du soir est bercée par les discussions sur les nouveaux produits sortis, les films à voir, les CD, DVD et matériel informatique à acheter, la voiture qu'on pourrait peut-être changer. Les enfants peuvent alors parler des nouvelles marques indispensables à porter pour être admis dans le cercle des copains collégiens, du scooter qui serait tellement pratique pour sortir en ville, etc... Les parents, plein d'une tendresse toute naturelle, prêts à tout pour le bonheur de leur famille et de leurs enfants, se confortent alors dans l'idée que changer de magnétoscope, de chambre à coucher, d'essayer les nouveaux yaourts au spirobifidus d'agneau (qui rajeunit la peau), et préparent mentalement la sortie hebdomadaire au centre commercial.
Et là, c'est la fête ! Les marchandises s'accumulent, le chéquier se vide, éventuellement un petit emprunt supplémentaire se conclue: la consommation et la croissance se portent bien !
Or, réfléchissons: si on augmente les salaires, les travailleurs n'auront qu'une idée: travailler moins ! Dans le cas précis, Madame pourrait laisser son travail de caissière, qui lui apporte 250 Euros mensuels. Et là, catastrope: elle se mettrait à cuisiner au lieu d'acheter des plats cuisinés, aiderait ses enfants à faire leurs devoirs (et elle pourrait alors imaginer de leur faire faire des études), pourrait peut-être même aller à la bibliothèque et LIRE DES LIVRES ! voire tomber accidentellement sur un magazine pernicieux du genre de "alternatives économiques " et se mettre à réfléchir au lieu de consommer !
Aidez-nous à diffuser cette saine idée, qui conforte notre morale: la vie (surtout celle des autres) doit être consacrée à travailler pour des clopinettes et à la dépense de ces clopinettes dans nos supermarchés.
MEDEF (Mouvement pour l'Endettement Des Employés de France)
55, avenue Bousquet
75330 Paris CEDEX 07
Renseignements: 01 53 59 19 19
CCP: 4895YD 7856 N4B
POUR QUE NOUS SOYONS TOUJOURS PLUS RICHES
ET PAS LES AUTRES !
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